La MRC d’Argenteuil et le Musée régional d’Argenteuil ont fièrement lancé Entre Quenechouan et le Long-Sault, une nouvelle initiative numérique mettant en lumière plus de 400 ans d’activités humaines autour du corridor du Long-Sault, un segment de la rivière des Outaouais reconnu pour sa riche histoire. Réalisé grâce au soutien financier du gouvernement du Québec et de la MRC d’Argenteuil dans le cadre de l’Entente de développement culturel, ce projet unique propose un parcours numérique du Long-Sault, d’hier à aujourd’hui, à l’aide de textes, de cartes anciennes, de photos aériennes et d’archives.
Les rapides du Long-Sault, qui appartiennent aujourd’hui à l’histoire, ont longtemps caractérisé la rivière des Outaouais à la hauteur de la MRC d’Argenteuil. Les rapides qui couraient sur une distance de 21 km, entre Carillon et Grenville, avec une dénivellation de plus de 18 mètres, étaient les premiers obstacles rencontrés par les voyageurs sur la rivière. Nommés Quenechouan (« grand rapide ») par les Oueskarinis, peuple algonquin occupant alors le territoire au nord de la rivière des Outaouais, les fameux rapides seront rebaptisés Long-Sault par les explorateurs français à partir du 17e siècle, sault désignant un rapide ou une chute d’eau en vieux français.
Avec la mise en service de la centrale de Carillon en 1962 et l’inondation de plus de 825 hectares de terres, les rapides du Long-Sault ont été engloutis sous des tonnes d’eau. Près de 8 km de routes ont été déplacées et de nombreux citoyens riverains ont été expropriés. Les canaux érigés près d’un siècle plus tôt ont également été presque totalement immergés. Seules l’entrée du vieux canal de Carillon ainsi qu’une partie du canal de Grenville subsistent encore aujourd’hui.
Rappelons que le gouvernement du Québec a procédé à la désignation de la rivière des Outaouais comme lieu historique en 2017, emboîtant le pas à l’Ontario qui l’avait fait un an plus tôt. Il s’agit du deuxième lieu historique désigné par le gouvernement du Québec depuis l’entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel, après le fleuve Saint-Laurent. La rivière des Outaouais est la plus longue rivière du Québec : elle s’étend sur 1 271 km. La MRC d’Argenteuil dispose de 84 km de berges sur « la Grande Rivière » (Kichi Sipi en algonguin).
De la présence des Premières Nations aux voyages de Champlain, de la fameuse bataille de Dollard-des-Ormeaux au commerce des fourrures, du système de canalisation militaire entre Carillon et Grenville au transport du bois par flottaison, de la navigation commerciale par bateaux à vapeur à la construction de la centrale hydroélectrique de Carillon, le parcours historique numérique propose un long saut dans le temps afin de découvrir l’histoire de ce lieu significatif dans le développement et le peuplement de la région.
Accessibles en ligne, en français et en anglais, les 18 récits du parcours sont organisés en trois principaux temps :
Une route à apprivoiser
Les rives du corridor du Long-Sault sont occupées depuis plusieurs siècles par les Premières Nations quand les Européens commencent à explorer le territoire. Les six premiers récits abordent la rivière comme une force de la nature et une route qu’il convient d’apprivoiser. Les rapides ont causé bien des maux de tête à ceux qui les empruntaient, tout en générant des prouesses qui font aujourd’hui partie des légendes du Québec, si l’on pense notamment aux draveurs et aux cageux.
Une route à dompter
À partir de la fin du 18e siècle, une autre approche commence à voir le jour : celle de vouloir dompter le Long-Sault et ses rapides. Les récits no. 7 à 12 illustrent comment le territoire est arpenté et cartographié, que les canaux sont érigés pour contourner les rapides, que les moulins opèrent à partir de la force de la rivière et comment le tout culmine avec la construction du barrage puis l’inondation d’une large bande riveraine entre Carillon et Grenville.
Un milieu de vie à habiter
L’exploitation des ressources du Long-Sault a conduit à l’établissement et au développement de communautés locales. Les récits no. 13 à 18 racontent le développement des noyaux villageois aux abords du Long-Sault ainsi que la naissance de la villégiature et des loisirs sur la rivière.
Accédez au parcours historique numérique (version française)
« Alors que de nombreux témoins visuels de l’époque du Long-Sault sont disparus sous l’eau, le parcours numérique historique Entre Quenechouan et le Long-Sault rend hommage à des moments marquants de ce lieu emblématique. La MRC d’Argenteuil invite petits et grands à explorer le passé et à profiter de ce voyage dans le temps pour entrevoir d’où nous venons et où nous allons », de déclarer le préfet, Scott Pearce.
« C’est un honneur pour le Musée régional d’Argenteuil de participer à ce projet de devoir de mémoire sur l’histoire du Long-Sault », tient à mentionner Luc A. Lépine, le président du Musée. « Le Musée a pu mettre à la disposition de la MRC d’Argenteuil de nombreux documents d’archives provenant de sa collection, contribuant ainsi à mettre en valeur la riche histoire maritime d’Argenteuil. »